Pour une entité Alsace au sein du Grand Est

Le sujet de la place institutionnelle de l’Alsace est essentiel et en pleine actualité. Je tiens à présenter ma position précisément, dans ce statut un peu long que pourront lire les passionnés du sujet.

J’ai participé comme député du Bas-Rhin à de nombreuses rencontres et échanges sur cette question ; chacun l’aborde avec ses convictions et son point vue ; personnellement, étant un élu du Grand Est et après avoir copiloté la stratégie de développement économique de la région, je pense que le Grand Est a du sens sur les politiques qui bénéficient d’un effet de taille : pour le développement économique et l’innovation par exemple, cette stratégie a été votée à l’unanimité de la conférence des territoires (comcom, agglomérations, métropoles et départements…) du CESER et des partis de gauche, centre et droite à la région (hors FN).

En revanche, la situation actuelle ne répond pas à l’attachement des Alsaciens à leur territoire. Il est important à mon sens de recréer une identité territoriale alsacienne, ouverte et innovante, dynamique et à la pointe des enjeux transfrontaliers.
C’est pourquoi je préconise la fusion des départements élargie de responsabilités nouvelles, pour créer une nouvelle Alsace proche des citoyens, au sein du Grand Est avec les contours suivants :

Création d’une collectivité nouvelle résultant de la fusion du Conseil Départemental du Bas-Rhin et du Conseil départemental du Haut-Rhin, avec des responsabilités nouvelles : en plus des compétences du département actuelles dans le domaine social notamment, ce rôle serait étendu aux responsabilités suivantes :

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  • gestion de l’attractivité touristique et économique, avec le marketing territorial et la marque Alsace
  • dimension transfrontalière et plan concerté avec la région Grand Est en faveur du développement économique et de l’emploi
  • culture locale alsacienne avec le dialecte notamment (OLCA), et pleine responsabilité en matière de droit local et en particulier en matière de spécificités sociales locales
  • transfert de l’Etat vers cette collectivité de nouvelles responsabilités « enseignement des langues étrangères », ce serait une occasion unique de prendre en charge directement une stratégie de trilinguisme français/anglais/allemand. L’enseignement de l’allemand est actuellement largement déficient – ce qui est inacceptable pour l’Alsace au vu de nos enjeux culturels et économiques.
  • transfert de l’Etat de l’infrastructure autoroutière en particulier l’A35 afin de pouvoir mieux gérer les reports de trafic de l’Allemagne en instaurant par exemple une éco taxe poids lourds afin de mieux réguler un trafic générateur de nombreuses nuisances (Olivier Becht a particulièrement bien étudié le sujet, cette taxe impossible en régime national devient possible en cas de transfert de compétence).

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Le partenariat avec la région Grand Est serait un facteur clef de succès. En matière d’économie en particulier, la stratégie globale resterait du ressort de la Région, avec une déclinaison au plus près du territoire d’Alsace de ces stratégies pour les adapter à la réalité du terrain. L’articulation avec la nouvelle collectivité – en particulier, avec l’Eurométropole d’une part et avec les agglomérations et les communautés de commune d’autre part ferait l’objet d’une concertation pour optimiser les politiques de formation, d’attractivité économique et d’emploi. Un comité de suivi avec des objectifs partagés en matière d’emploi serait le signe d’un nouvel élan.

Ce projet pour une “nouvelle Alsace” serait innovant, proche des citoyens, et répondrait à mon sens pleinement à nos objectifs communs : celui d’une efficacité de l’action publique, d’une relance économique au service de l’emploi, mais aussi d’une proximité avec nos concitoyens et d’une collectivité Alsace innovante et unique en France.

Nous avons manqué récemment un rendez-vous avec l’histoire lors du précédent référendum, sur lequel on ne peut revenir : malgré un “oui” au global, les habitants du Haut-Rhin ont dit non, et ceux du Bas-Rhin se sont peu mobilisés. C’est un fait.

Alors j’appelle chacune et chacun à ne pas manquer encore une fois un nouveau rendez-vous avec l’histoire et à participer constructivement à ce projet : nous avons la possibilité d’innover et de construire une nouvelle collectivité Alsace unique en France, ouverte et rayonnante, qui relèvera pleinement les enjeux de sa position au cœur de l’Europe.

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